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1. Pourquoi la danse orientale

shakira

 

Je n’ai jamais prévu être danseuse, encore moins être professeure de danse. Adolescente je voulais prendre des cours de danse, mais mes parents me préférait dans les arts martiaux. J’ai découvert la danse à l’âge de 27 ans. Ma première passion était les danses latines. La fougue, le rythme, la sensualité qui s’en dégageait. Mes yeux étaient hypnotisées par ces mouvements rapides, ses robes à paillettes et ses enchainements à couper le souffle. Mais la danse latine sans partenaire…

Et puis un jour j’ai ouvert la télé et j’ai vu Shakira. Impossible de dévier le regard de ces mouvements de hanches, ces ondulations du corps qui nous font dire : “mais c’est quoi ça?”. Elle avait piqué ma curiosité! J’ai donc ouvert l’ordinateur et j’ai trouvé ses origines. Son influence de la danse latine et de la danse orientale. “La danse orientale? C’est quoi ça?”

Il m’a quand même fallu un certain temps avant de me décider à mettre les pieds dans une école de danse pour apprendre cette danse… cette danse du ventre. Une danse associée beaucoup a la sensualité, à la féminité. J’avais pas choisi le bon style. Bien que je suis une femme, je n’avais rien de féminin. J’étais le gars manqué de la famille. Ma mère qui avait tant voulu avoir une fille… pas de robe pour moi, ni maquillage et parler moi pas de mode! J’aime pas ces trucs de fille.

J’ai finalement décidé de m’inscrire à un cours de baladi en me disant que c’était un bon exercice pour ma santé. En fait, c’est mon médecin qui m’avait conseillé de faire de l’exercice pour améliorer ma condition physique. Ralentir les dommages de ma maladie.

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2. Avant de danser… il faut marcher!

spondylarthrite-ankylosante

À l’âge de 21 ans, je me suis réveillée vers 4h30 du matin. Seule en plein milieu du lit. Quelque chose n’allait pas. Je ne sentais plus le bas de mon corps. Impossible de bouger mes jambes, même ma petite orteil ne coopérait plus. J’ai eu la panique de ma vie. Ca y ait, je suis paralysée. Bein voyons donc. Comment c’est possible. Après une prise de panique dans ma tête, mon côté rationnel m’indique de je devrais peut-être aller chercher de l’aide. Bonne idée… mais atteindre le téléphone qui est à peine à quelques pieds de soi sur la table de chevet, avec des jambes paralysées et un dos qui fait affreusement mal quand on bouge, ça s’annonce pénible. Trente minutes, c’est le temps que ça m’a pris pour ramper au téléphone. Appeler mes parents à 5h00 du matin pour leur dire que je ne peux plus bouger. Quel beau réveil!

Finalement, mon père m’a descendu du deuxième étage dans ses bras pour m’amener à l’hôpital. Après des heures d’attente, on m’a diagnostiqué une entorse lombaire. Anti-inflammatoire et antidouleur et retour à la maison. La douleur est partie, puis revenue, et ce, sans arrêt pendant deux ans. Je me déplaçais maintenant à l’aide d’une canne. La dernière fois que j’ai été à l’urgence, je suis entrée dans le cabinet du docteur totalement désillusionné. Le docteur ne m’a même pas regardée. Il m’a simplement demandé où j’avais mal, diagnostiquer une autre entorse lombaire, prescrit d’autres médicaments plus fort. Puis je l’ai regardé et j’ai dit :”je sais que vous aller me croire folle, mais pouvez-vous vérifier dans le dossier si la dernière fois que je suis venue, j’avais mal au côté gauche ou au côté droit? Parce que je crois que mon mal a changé de bord!” Il a simplement arrêté d’écrire, il m’a regardée du coin de l’œil… après une longue pause, il s’est étiré pour prendre une feuille de rendez-vous pour une prise de sang. À remplie la feuille et m’a dit d’y aller. J’ai trouvé ça vraiment bizarre.

On me rappelle après quelques semaines, le docteur veut me parler. Nerveuse, je me présente au cabinet du médecin avec mes parents. Après tout, ce médecin connaissait bien ma mère. On rentre tous dans le bureau. Le médecin semblait un peu trop content de me voir à mon goût. Souriant, grosse poignée de main, il y va assez directement en me disant que la bonne nouvelle c’est qu’il savait ce que j’avais. La mauvaise, c’est que ça ne se guérit pas. Ca renter comme un coup de poing. J’étais encore assommé quand il m’a dit : “vous avez une maladie rare que j’avais vue dans mes années d’études. Vous avez la spondylarthrite ankylosante”. La quoi?

La maladie de la statue de marbre. Un terme pour dire que les os du corps se fusionnent jusqu’à rendre la personne aussi rigide d’une statue. Face à une nouvelle comme ça, on a deux choix, se morfondre ou se battre. J’ai pris un peu de temps pour brailler toutes les larmes de mon corps puis quand j’en avais plus, je me suis relevée et j’ai décidé de me battre. Puisque je marchais déjà avec une canne, on m’avait prévenue que les risques de je finisse en chaise roulante a 40 ans étaient forte. Il ne m’en fallait pas plus pour prendre ça comme un défi.

J’ai fait plusieurs choses qui m’ont aidée à progresser: chiropraticien, ostéopathe, alimentation, exercices et étirements. Je voulais maintenant retrouver une certaine mobilité, particulièrement au niveau du dos. Quoi de plus approprié que le baladi pour bouger le bassin.

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3. Mes premiers pas en danse orientale

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J’ai donc franchi, pour la toute première fois, la porte d’une école de danse orientale en 2007. J’ai beaucoup aimé ma professeure, souriante et amusante. Le cours ne durait qu’une heure. Dans mon cas c’était plus 40 minutes. Après ça, je me retirais dans le fond de la classe pour m’étirer. Mon dos ne suivait plus et je souffrais terriblement. Mais le lendemain, j’allais mieux alors je revenais. Puis après seulement quelques cours, j’ai vu une amélioration. Mes mouvements s’amélioraient, je gagnais en amplitude. Je voyais une petite différence dans mes étirements. J’ai persévéré jusqu’à pouvoir faire mon heure entière, avec anti-inflammatoire et antidouleur bien sur. C’était pas facile et j’étais loin d’être bonne, mais je bougeais, c’était le principale.

 

 

spectacle-primeau-poirierBeaucoup s’imagine que si j’enseigne aujourd’hui, c’est parce que j’ai un talent naturel pour la danse. Pas du tout. En fait, la première année que j’ai commencé, j’étais très moyenne. A la limite du “tu devrais peut-être faire autre chose”. J’étais limitée physiquement, mais même mon cerveau ne m’aidait pas. Il ne semblait pas ne pas comprendre comment j’étais supposée bouger. Mon pire mouvement : le shimmy des épaules. Un an et demi… un an et demi a pratiqué assis dans mon divan en me demandant comment j’allais bien pouvoir arriver a faire ce mouvement la un jour. Est-ce que j’allais seulement y arriver? Mes collèges n’avaient pris que quelques semaines pour le réussir, moi j’ai du attendre plus d’un an.

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C’est à la troisième année que ça a déclenchée. Les mouvements étaient devenus faciles, j’avais de la facilité avec les enchainements… je prenais de l’avance sur mes collèges. Contrairement à d’autres, j’avais incorporé le baladi dans ma vie. Un petit 10 minutes de shimmy en brassant les pâtes, ondulation du ventre en regardant la télé, maya en attendant l’arrivé d’un ami… ces petites habitudes m’ont complètement changé. Je trouvais ça super, j’avais de la facilité dans mes cours. Je pouvais même aider certaines qui avaient plus de difficulté. J’étais fière. Mais j’ai vite commencé à m’ennuyer dans les cours. Bien que la professeure était très bonne, elle était sans cesse ralentie par des élèves qui n’étaient pas au niveau de la classe.

 

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J’ai eu plusieurs professeures, chacune avec son style, sa méthodologie. Je voulais explorer, trouver un style que j’aime. La danse orientale est une danse avec tellement de styles différents, avec autant de profs que de style. Bien que j’ai beaucoup appris de chacune d’elles, le fait d’avoir une professeure régulièrr fait en sorte que notre style se calque sur le sien. En fait, j’ai découvert mon style que lorsque j’ai commencé à enseigner.

La suite… Je suis professeure de danse orientale